«Fondamentalement, la réalisation de l’illumination apporte avec elle la soudaine compréhension qu’il n’y a personne ni rien à illuminer. L’illumination est, tout simplement. Elle ne peut être possédée, pas plus qu’elle ne peut être atteinte ou gagnée comme une sorte de trophée. Tout et toute chose est unicité, et tout ce que nous faisons en essayant de la trouver se met en travers de sa survenue.
Ceux qui se déclarent être illuminés, ou le laissent croire, n’ont simplement pas réalisé la nature paradoxale de l’illumination et présument posséder un état qu’ils imaginent avoir obtenu. Il est vraisemblable qu’ils ont eu une profonde expérience personnelle d’une certaine sorte, mais cela n’a absolument rien à voir avec l’illumination. En conséquence, ils restent encore enfermés dans leurs propres concepts individualistes, fondés sur leurs propres systèmes de croyances particuliers.
Ces gens ont souvent besoin de prendre un rôle d’“enseignants sp
irituels” ou de “maîtres illuminés” et attirent inévitablement ceux qui éprouvent le besoin d’être étudiants ou disciples. Leur enseignement, encore enraciné dans le dualisme, encourage inévitablement une distance entre l’“enseignant” et ceux qui se trouvent amenés à suivre l’enseignement. (...)
Ceux qui ont complètement compris et embrassé l’illumination n’on rien à vendre. Quand ils partagent leur compréhension, ils n’ont aucun besoin de s’embellir eux-mêmes, ni ce qu’ils partagent. Pas plus qu’ils n’éprouvent d’intérêt à tenir le rôle de mères, de pères, ou d’enseignants.
Ce qui est “à part” engendre l’exclusion, alors que la liberté se partage au travers de l’amitié.”
Tony Parsons, Ce qui est, Trad. de l’anglais, Ed. Accarias L’Originel, 2002, p. 32