Messages : 3477 Date d'inscription : 03/11/2009 Age : 51 Localisation : near Lyon
Sujet: Poèmes... Lun 12 Juil 2010 - 17:51
Un topic où chacun pourra poster les poèmes qu'il aime, ou écrit...
J'ai longtemps habité sous de vastes portiques Que les soleils marins teignaient de mille feux, Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.
Les houles, en roulant les images des cieux, Mêlaient d'une façon solennelle et mystique Les tout-puissants accords de leur riche musique Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.
C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes, Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,
Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes, Et dont l'unique soin était d'approfondir Le secret douloureux qui me faisait languir.
Baudelaire
Myriam Admin
Messages : 3477 Date d'inscription : 03/11/2009 Age : 51 Localisation : near Lyon
Sujet: Re: Poèmes... Mar 13 Juil 2010 - 19:47
Je te souhaite d'avoir toujours un Ange à tes côtés Qui veille sur Toi dans tout ce que tu fais Te rappelant de continuer à croire en des jours meilleurs Trouvant des façons pour que tes Vœux et tes Rêves t'emportent vers des lieux merveilleux Te donnant un Espoir aussi infaillible que le Soleil Te donnant la Force de la Sérénité comme Flambeau Je te souhaite Amour, Confort et Courage Et je te souhaite d'avoir un Ange à tes côtés Quelqu'un qui soit là pour t'attraper si tu tombes Encourageant tes Rêves Suscitant ton Bonheur Te tenant la main pendant les vicissitudes de l'existence Durant nos vies, les choses changent constamment Les larmes surviennent tout comme les sourires Sur le chemin que tu suivras, je te souhaite de rencontrer mille fois plus de Beauté que de solitude Je te souhaite de recevoir le Cadeau qui dure éternellement: quelqu'un de merveilleux à aimer Et une amie très chère en qui tu peux te confier Je te souhaite des Arcs-en-Ciel après chaque orage Je te souhaite des Espoirs qui te réchauffent le Cœur Et je te souhaite d'avoir toujours un Ange à tes côtés
Emilia Larson
Myriam Admin
Messages : 3477 Date d'inscription : 03/11/2009 Age : 51 Localisation : near Lyon
Sujet: Re: Poèmes... Jeu 15 Juil 2010 - 17:20
Les oiseaux,
Les nuages les suivent, mais ne leurs ressemblent pas. Ils ont ouverts tout grand leurs ailes pour flotter, sur la mer du soleil. Ils ne connaissent qu'une nage, celle qui m'emmène en voyage. Vite, le vent ondule sur leur costume à plumes, sans jamais en arracher une. Et quand leur vol se suspend, ils chantent leurs messages, à celui qui les entend.
Myriam
Christalain Modérateur
Messages : 151 Date d'inscription : 11/11/2009 Age : 56 Localisation : Ici
Sujet: Re: Poèmes... Jeu 15 Juil 2010 - 18:24
Merci Myriam, c'est un joli poème... je ne te savais pas poète ! C'est drole, ça me rappelle cette chanson : https://www.youtube.com/watch?v=5DAb7bWwDu0&feature=related
Myriam Admin
Messages : 3477 Date d'inscription : 03/11/2009 Age : 51 Localisation : near Lyon
Sujet: Re: Poèmes... Ven 16 Juil 2010 - 16:16
Merci, poème de ma toute jeunesse...j'en ai encore quelques-uns en stock...mais je n'en écris plus trop...c'est souvent la souffrance qui en est l'origine.
Je vous offre le poème d'une amie, inspirée de l'Oiseau de feu, que j'adore:
"Il est un souffle léger qui tel le baiser de deux eaux qui s'épousent, donne vie à la Matrice de tous les possibles.
Il est un feu qui libère nos Ailes en consumant la cage qui nous retient prisonnier.
...S'offrir à ces eaux, à ce feu c'est aussi accepter de réveiller ce qui se tapit dans l'ombre de nous-même ... Rencontrer cette adversité c'est entrer dans l'inconnu qui ne demande qu'à être connu pour que s'offre à la Terre le Parfum de notre EssenCiel...
Il est des vécus sur notre chemin du retour, qui tels des miettes de pain et des gouttes de vin, nous donnent la force et le courage pour franchir les limites de nos possibles, pour ceindre nos reins et les faire fleurir dans nos cheveux ...
Que le Sel de nos larmes, témoin de la stérilité de notre Terre du Dedans se fasse Lumière! Car chaque combat remporté face à l'adversité est une levée de cette stérilité! Soyons le levain qui fera le pain de demain !"
Messages : 160 Date d'inscription : 23/04/2010 Age : 50 Localisation : ANNECY
Sujet: Re: Poèmes... Mar 27 Juil 2010 - 17:39
" J'ai reçu mon invitation au festival de ce monde Et ainsi ma vie a été bénie. Mes yeux ont vu et mes oreilles ont entendu. C'était ma part à cette fete, de jouer de mon instrument Et j'ai fait tout ce que j'ai pu"
R.Tagore
Sandrine Résident
Messages : 439 Date d'inscription : 09/11/2009 Age : 52 Localisation : Annecy
Sujet: Re: Poèmes... Dim 6 Mar 2011 - 23:54
TES LEVRES
Tes lèvres, mon amour, "le miel et le lait sont sous ta langue". avec toi j’ai retrouvé le goût, tout le goût de la vie, dans un seul de tes baisers. Désormais, quand je respire, Le moindre de mes souffles A ta saveur. Ton corps est un grenier de myrrhe, Dans la fatigue du chemin Se mêlent nos aromates.
Lorsque je me suis approchée de la fontaine De ton corps, mon amour, J’ai su que mes lèvres Etaient faites pour boire, Et que tu ne tromperais pas ma soif. Le lait que tu m’as donné N’était pas celui de ma mère, Il ne nourrissait pas l’enfant, Il faisait naître la femme ; La femme heureuse que je suis, Eveillée ou endormie, contre ton épaule Et je comprends Pourquoi tu nous as demandé De manger ton corps, De goûter au fruit défendu. Mes lèvres comprennent, ma tête s’égare, Ma tête qui n’est plus innocente, Mes lèvres qui le sont restées, Ou est-ce ta saveur qui leur ôte toute mémoire ?
Mais tu nous dis encore De « boire ton sang », Cela je ne peux, ni le vouloir, Ni le désirer. Le sang des victimes, Ce n’est pas de ce sang Que tu m’as demandé de boire, Et ceux qui y boivent ne connaîtront Pas d’autre goût que le goût du crime.
Tu ne nous as pas dit de boire le sang versé, Mais de boire et de s’enivrer au sang vif Qui frémit et bouillonne, Dans les méandres de nos membres Amoureux.
Où était mon corps, mon amour, Avant que tu le regardes ? Avant que tu le respires ? C’est quand tu l’as touché Qu’il a pris forme, C’est lorsque tes lèvres ont effleuré ma peau Qu’il s’est mis à chanter
Messages : 3477 Date d'inscription : 03/11/2009 Age : 51 Localisation : near Lyon
Sujet: Re: Poèmes... Lun 7 Mar 2011 - 8:42
Merci Sandrine pour ce poème magnifique, et ce lien, son livre "Une femme innombrable" m'a beaucoup touché. Ce prêtre parle d'amour, de Dieu d'une manière très poétique, et sensuel, un esprit ouvert...en voici un autre.
"Tu n'es pas un dieu qui se méfie des femmes, qui canonise les saints et brûle les sorcières.
Tu es Beau et tu aimes la Beauté Je t'ai souvent prié mon Dieu de me délivrer des dieux qui accusent, qui méprisent et qui fanatisent...
Et tu m'as envoyé le printemps : l'amandier a fleuri. J'ai respiré le beau jour et la grande nuit, J'ai reconnu ton souffle dans le jardin, Ta brise au bord du lac, Tu m'as appris que prier davantage, C'est respirer mieux."
Myriam Admin
Messages : 3477 Date d'inscription : 03/11/2009 Age : 51 Localisation : near Lyon
Sujet: Re: Poèmes... Jeu 31 Mar 2011 - 19:30
La vie antérieure,
J'ai longtemps habité sous de vastes portiques Que les soleils marins teignaient de mille feux Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.
Les houles, en roulant les images des cieux, Mêlaient d'une façon solennelle et mystique Les tout-puissants accords de leur riche musique Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.
C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes, Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,
Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes, Et dont l'unique soin était d'approfondir Le secret douloureux qui me faisait languir.
Messages : 439 Date d'inscription : 09/11/2009 Age : 52 Localisation : Annecy
Sujet: Re: Poèmes... Ven 1 Avr 2011 - 7:15
ICI-MEME!
Je dépose ici-même une fleur qui n'est rien d'autre qu'une fleur et dont le parfum pourtant s'exhale autour de la terre et ses friches
je dépose ici-même un souffle qui n'est autre que le vent et qui pourtant n'est que de passage et rempli son rôle en silence à merveille
je dépose ici-même un monde apaisé qui n'a d'autre occupation que de rire avec les enfants et partager le regard des chiens
je dépose ici-même l'envers et l'endroit le temps liquide et bleu à l'abri dans le rêve en silence
je dépose ici-même la place immobile qui arrête de croire que quelque chose advient et ne s'agite pas comme si
je dépose ici-même l'arrêt complet de la fonction de l'être et ses aléas incandescents qui ne sont qu'un mirage
je dépose la graine ici-même en deçà qui toujours a été la fleur
http://nithaiah.unblog.fr/2011/04/01/ici-meme/
Myriam Admin
Messages : 3477 Date d'inscription : 03/11/2009 Age : 51 Localisation : near Lyon
Sujet: Re: Poèmes... Dim 15 Mai 2011 - 15:00
Cet amour Si violent Si fragile Si tendre Si désespéré Cet amour Beau comme le jour Et mauvais comme le temps Quand le temps est mauvais Cet amour si vrai Cet amour si beau Si heureux Si joyeux Et si dérisoire Tremblant de peur comme un enfant dans le noir Et si sûr de lui Comme un homme tranquille au milieu de la nuit Cet amour qui faisait peur aux autres Qui les faisait parler Qui les faisait blêmir Cet amour guetté Parce que nous le guettions Traqué blessé piétiné achevé nié oublié Parce que nous l'avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié Cet amour tout entier Si vivant encore Et tout ensoleillé C'est le tien C'est le mien Celui qui a été Cette chose toujours nouvelle Et qui n'a pas changé Aussi vrai qu'une plante Aussi tremblante qu'un oiseau Aussi chaude aussi vivant que l'été Nous pouvons tous les deux Aller et revenir Nous pouvons oublier Et puis nous rendormir Nous réveiller souffrir vieillir Nous endormir encore Rêver à la mort, Nous éveiller sourire et rire Et rajeunir Notre amour reste là Têtu comme une bourrique Vivant comme le désir Cruel comme la mémoire Bête comme les regrets Tendre comme le souvenir Froid comme le marbre Beau comme le jour Fragile comme un enfant Il nous regarde en souriant Et il nous parle sans rien dire Et moi je l'écoute en tremblant Et je crie Je crie pour toi Je crie pour moi Je te supplie Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s'aiment Et qui se sont aimés Oui je lui crie Pour toi pour moi et pour tous les autres Que je ne connais pas Reste là Lá où tu es Lá où tu étais autrefois Reste là Ne bouge pas Ne t'en va pas Nous qui sommes aimés Nous t'avons oublié Toi ne nous oublie pas Nous n'avions que toi sur la terre Ne nous laisse pas devenir froids Beaucoup plus loin toujours Et n'importe où Donne-nous signe de vie Beaucoup plus tard au coin d'un bois Dans la forêt de la mémoire Surgis soudain Tends-nous la main Et sauve-nous.
J.Prévert
Invité Invité
Sujet: Re: Poèmes... Mar 17 Mai 2011 - 10:58
Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit, Parlez-nous des Enfants. Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même, Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées, Car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes, Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin. Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie; Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable.
(extrait du recueil Le Prophète de Kalil Gibran)
Sandrine Résident
Messages : 439 Date d'inscription : 09/11/2009 Age : 52 Localisation : Annecy
Sujet: Re: Poèmes... Mer 18 Mai 2011 - 20:06
The Agony and Ecstasy of Divine Discontent
In the orchard and rose garden I long to see your face. In the taste of Sweetness I long to kiss your lips. In the shadows of passion I long for your love.
Oh! Supreme Lover! Let me leave aside my worries. The flowers are blooming with the exultation of your Spirit.
By Allah! I long to escape the prison of my ego and lose myself in the mountains and the desert.
These sad and lonely people tire me. I long to revel in the drunken frenzy of your love and feel the strength of Rustam in my hands.
I’m sick of mortal kings. I long to see your light. With lamps in hand the sheiks and mullahs roam the dark alleys of these towns not finding what they seek.
You are the Essence of the Essence, The intoxication of Love. I long to sing your praises but stand mute with the agony of wishing in my heart.
Myriam Admin
Messages : 3477 Date d'inscription : 03/11/2009 Age : 51 Localisation : near Lyon
Sujet: Re: Poèmes... Jeu 19 Mai 2011 - 19:14
ELEVATION :
"Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, Des ...montagnes, des bois, des nuages, des mers, Par delà le soleil, par delà les éthers, Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité, Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; Va te purifier dans l'air supérieur, Et bois, comme une pure et divine liqueur, Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse, Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensées, comme des alouettes, Vers les cieux le matin prennent un libre essor, - Qui plane sur la vie, et comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes !"
(Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal)
Sandrine Résident
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Sujet: Re: Poèmes... Lun 30 Mai 2011 - 9:43
UN TRÉSOR POUR LE SALUT
Pour mon pardon, si je n’attends Que dérisoires remerciements, Je dois quitter cette habitude De n’exiger que gratitude.
En remerciant la Sainte Source Qui, de mes jours, éclaire la course, Je fais des dons que j’ai reçus Un vrai trésor pour le salut.
En ignorant le mot « offense », Dieu me fait don de délivrance. Que, rendant grâce, je lui réponde Par mon pardon offert au monde.
Je peux ainsi quitter mon corps, Cet insensé chercheur de mort, En libérant mon pur esprit, Cet éternel chanteur de vie.
Guy DELECRAZ
Plume Admin
Messages : 703 Date d'inscription : 31/10/2009 Age : 57 Localisation : In the Universe
Sujet: Re: Poèmes... Lun 30 Mai 2011 - 22:27
Sandrine a écrit:
UN TRÉSOR POUR LE SALUT
Pour mon pardon, si je n’attends Que dérisoires remerciements, Je dois quitter cette habitude De n’exiger que gratitude.
En remerciant la Sainte Source Qui, de mes jours, éclaire la course, Je fais des dons que j’ai reçus Un vrai trésor pour le salut.
En ignorant le mot « offense », Dieu me fait don de délivrance. Que, rendant grâce, je lui réponde Par mon pardon offert au monde.
Je peux ainsi quitter mon corps, Cet insensé chercheur de mort, En libérant mon pur esprit, Cet éternel chanteur de vie.
Guy DELECRAZ
Magnifique ! Merci Sandrine
Plume Admin
Messages : 703 Date d'inscription : 31/10/2009 Age : 57 Localisation : In the Universe
Sujet: Re: Poèmes... Lun 30 Mai 2011 - 22:34
Myriam a écrit:
Les oiseaux,
Les nuages les suivent, mais ne leurs ressemblent pas. Ils ont ouverts tout grand leurs ailes pour flotter, sur la mer du soleil. Ils ne connaissent qu'une nage, celle qui m'emmène en voyage. Vite, le vent ondule sur leur costume à plumes, sans jamais en arracher une. Et quand leur vol se suspend, ils chantent leurs messages, à celui qui les entend.
Myriam
"Ils ne connaissent qu'une nage, celle qui m'emmène en voyage." Très joliment dit
Tout mimi ton petit poème, j'aime bien
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Mer 22 Juin 2011 - 10:42
Rendu au milieu de ma vie, J'ai cherché à savoir ''à quoi ça sert la vie?'' J'ai cherché dans les sports et les voyages, J'ai cherché dans la politique et les performances, J'ai cherché dans les religions et les livres, J'ai cherché dans le travail acharné et le luxe, J'ai cherché de toutes les façons, J'ai même cherché des façons de chercher.
Un beau jour, j'ai trouvé sans chercher. J'avais cherché trop loin, à l'extérieur, dans les autres. J'avais cherché l'impossible pour m'apercevoir qu'il n'y avait rien à trouver. On le possède tous à l'intérieur de nous.
Maintenant que je sais que la vie est faite de petits et de grands moments présents,
Maintenant que je sais qu'il faut se détacher pour aimer plus fort,
Maintenant que je sais que le passé ne m'apporte rien, Maintenant que je sais que le futur me fait parfois souffrir d'angoisse et d'insérucité,
Maintenant que je sais qu'on n'a pas besoin de voyager dans l'astral pour être heureux sur cette terre,
Maintenant que je sais que la bonté et la simplicité sont essentielles et que pour rendre les autres heureux je dois l'être d'abord,
Maintenant que je sais qu'on peut aider les autres surtout par l'exemple et le rayonnement,
Maintenant que je sais qu l'accpetation est un gage de bonheur et que la nature est mon meilleur ''Maître'',
Maintenant que je sais: la réponse vient du même endroit que la question, Maintenant que je sais que je vis, Alors maintenant je vis tout simplement...
Source : le net
et merci Plume, je viens de voir ton message sur mon "vieux" poèmes
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Sam 2 Juil 2011 - 15:58
La Beauté
Je suis belle, ô mortels! comme un rêve de pierre, Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour, Est fait pour inspirer au poète un amour Eternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris; J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes; Je hais le mouvement qui déplace les lignes, Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes, devant mes grandes attitudes, Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments, Consumeront leurs jours en d'austères études;
Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants, De purs miroirs qui font toutes choses plus belles: Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles!
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Sujet: Re: Poèmes... Mer 27 Juil 2011 - 10:53
Chacun sa chimère...
"Sous un grand ciel gris, dans une grande plaine poudreuse, sans chemin, sans gazon, sans un chardon, sans une ortie, je rencontrai plusieurs hommes qui marchaient courbés.
Chacun d’eux portait sur son dos une énorme chimère, aussi lourde qu'un sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d’un fantassin romain.
Mais la monstrueuse bête n'était pas un poids inerte ; au contraire, elle enveloppait et opprimait l’homme de ses muscles élastiques et puissants ; elle s’agrafait avec ses deux vastes griffes à la poitrine de sa monture ; et sa tête fabuleuse surmontait le front de l’homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens guerriers espéraient ajouter à la terreur de l’ennemi.
Je questionnai l’un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi. Il me répondit qu'il n'en savait rien, ni lui, ni les autres ; mais qu'évidemment ils allaient quelque part, puisqu'ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher.
Chose curieuse à noter : aucun de ces voyageurs n'avait l’air irrité contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos ; on eût dit qu'il la considérait comme faisant partie de lui-même.
Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d’aucun désespoir ; sous la coupole spleenétique du ciel, les pieds plongés dans la poussière d’un sol aussi désolé que ce ciel, ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont condamnés à espérer toujours.
Et le cortège passa à côté de moi et s’enfonça dans l’atmosphère de l’horizon, à l’endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe à la curiosité du regard humain.
Et pendant quelques instants je m'obstinai à vouloir comprendre ce mystère ; mais bientôt l’irrésistible indifférence s’abattit sur moi, et j'en fus plus lourdement accablé qu'ils ne l’étaient eux-mêmes par leurs écrasantes chimères."
Charles Baudelaire
belle description de cette ombre, qui parfois se matérialise, le fruit de nos tendances "négatives", de simples chimères qui pourtant altèrent la vie de l'homme...
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Lun 15 Aoû 2011 - 9:29
"L'esprit humain,
Et je voyais au loin sur ma tête un point noir. Comme on voit une mouche au plafond se mouvoir, Ce point allait, venait; et l'ombre était sublime.
Et l'homme, quand il pense, étant ailé, l'abîme M'attirant dans sa nuit toujours de plus en plus, Comme une algue qu'entraîne un ténébreux reflux, Vers ce point noir, planant dans la profondeur blême, Je me sentais déjà m'envoler de moi-même Quand je fus arrêté par quelqu'un qui me dit « Demeure. »
En même temps une main s'étendit. J'étais déjà très haut dans la nuée obscure.
Et je vis apparaître une étrange figure; Un être tout semé de bouches, d'ailes, d'yeux; Vivant, presque lugubre et presque radieux. Vaste, il volait; plusieurs des ailes étaient chauves. En s'agitant, les cils de ses prunelles fauves Jetaient plus de rumeur qu'une troupe d'oiseaux Et ses plumes faisaient un bruit de grandes eaux. Cauchemar de la chair ou vision d'apôtre, Selon qu'il se montrait d'une face ou de l'autre,
Il semblait une bête ou semblait un esprit. Il paraissait, dans l'air où mon vol le surprit, Faire de la lumière et faire des ténèbres.
Calme, il me regardait dans les brouillards funèbres. Et je sentais en lui quelque chose d'humain.
Qu'es-tu donc, toi qui viens me barrer le chemin, Être obscur, frissonnant au souffle de ces brumes? Lui dis-je. Il répondit: -Je suis une des plumes De la nuit, sombre oiseau de nue et de rayons, Noir paon épanoui des constellations.
Je suis ce qui court, vole, erre, s'enfle, s'apaise; Je suis en même temps ce qui retombe, pèse, Saisit l'aile qui va, retient l'essor qui fuit, Et descend; car le fond de mon être est la nuit.
-Ton nom? -dis-je...."
Dieu (Victor Hugo) 1891 Le Seuil du gouffre Ascension dans les ténèbres
si bien écrit par le poète du siècle des Lumières, les égarements dans le tréfond de l'esprit humain...il a exploré.
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Dim 11 Sep 2011 - 9:48
nous SOMMES,
entre nous, il ne s'agit plus de s'aimer, car nous sommes l'Amour,
nous sommes comme... deux arbres au milieu d'un champs, si hauts et majestueux, que s'y posent les oiseaux.
nous sommes comme... le chant des mamans, doux et apaisant, qui de leur son puissant, bercent leurs enfants.
nous sommes comme... une fleur qui de son parfum, inonde le monde, et de ses couleurs, illuminent nos coeurs.
nous sommes comme... l'océan, immense et bouillonnant, si profond et transparent, qu'il n'y a plus d'envie, juste la VIE.
nous sommes comme... une petite flamme, qui de sa Lumièe, élaire la terre.
nous sommes comme... un ciel plein d'étoiles, qui par sa beauté de nos yeux, hôte le voile.
nous sommes...l'Amour.
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Mar 13 Sep 2011 - 19:51
Viens avec moi t'asseoir prés de la mer,
ouvre ton coeur, sois libre.
Je te parlerai d'une paix intime
Comme celle des profondeurs calmes,
D'une liberté intime
Comme celle de l'espace
D'un bonheur
Comme celui des vagues qui dansent.
Vois, la lune trace un chemin de silence sur la mer sombre.
Ainsi, devant moi, l'intelligence ouvre un sentier lumineux.
La douleur gémissante se cache sous la moquerie d'un sourire,
Le poids d'un amour périssable alourdit le coeur,
La raison est déçue et la pensée s'altère.
Ah, viens t'asseoir près de moi,
Ouvre ton coeur, sois libre.
Comme la lumière que la course immuable du soleil ramène,
L'intelligence en toi viendra.
Les lourdes terreurs d'une attente angoissée
S'en iront de toi, comme les vagues reculent sous l'assaut des vents.
Viens t'asseoir près de moi,
Tu sauras quelle intelligence naît d'un amour vrai.
Comme le vent chasse les nuées aveugles,
La pensée claire chassera tes préjugés stupides.
La lune est amoureuse du soleil
Et le rire des étoiles emplit l'espace.
Oui, viens t'asseoir prés de moi,
Ouvre ton coeur, sois libre.
J. Krishnamurti
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Jeu 22 Sep 2011 - 18:02
"...je me demande encore ce qu'est l'amour cette folie de faire tourner le monde autour d'un même centre rose et mortel je sais qu'il n'est pas de réponse je sais ... que c'est se vouer à la perte et aux larmes mais malgré tout j'ouvre les bras je dis oui." Jacques Ancet "La brûlure" (Lettres Vives 2002)
un blog avec plein de beaux poèmes et un drôle de nom
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Sujet: Re: Poèmes... Dim 2 Oct 2011 - 19:02
"Qu'est-ce qu'un saint ?
Qu'est-ce qu'un saint ? Un saint c'est quelqu'un qui a atteint une lointaine possibilité humaine. Il est impossible de dire ce qu'est cette possibilité. Je pense que ça a quelque chose à voir avec l'énergie de l'amour. Le contact avec cette énergie aboutit à une sorte d'équilibre dans le chaos de l'existence. Un saint ne dissout pas le chaos; s'il le faisait, le monde aurait changé depuis longtemps.
Je ne pense pas qu'un saint dissolve le chaos même pour lui, parce qu'il y a quelque chose d'arrogant et de guerrier dans l'idée d'un homme mettant de l'ordre dans l'univers. C'est une sorte d'équilibre qui fait sa gloire. Il glisse sur les congères comme un ski échappé. Sa course est une caresse de la colline. Sa trace est un dessin de la neige à un instant particulier de son rapport avec le vent et le rocher.
Quelque chose en lui aime tant le monde qu'il s'abandonne aux lois de la gravitation et du hasard. Loin de voler avec les anges, il trace avec la fidélité d'une aiguille de sismographe l'état du paysage solide et sanglant. Sa maison est dangereuse et limitée, mais il est chez lui dans le monde. Il peut aimer la forme des êtres humains, les formes belles et sinueuses du coeur. C'est bien d'avoir de tels hommes parmi nous, de tels monstres d'amour qui rétablissent l'équilibre."
Les Perdants Magnifiques Beautiful Losers (1966) Léonard Cohen
http://www.leonardcohensite.com/poems.php
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Lun 10 Oct 2011 - 18:02
Chanson d'automne
Les sanglots longs Des violons De l'automne Blessent mon coeur D'une langueur Monotone.
Tout suffocant Et blême, quand Sonne l'heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure
Et je m'en vais Au vent mauvais Qui m'emporte Deçà, delà, Pareil à la Feuille morte.
Paul Verlaine
zozio Prend racine
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Sujet: Re: Poèmes... Mar 11 Oct 2011 - 14:25
Merci Myriam
"Lucien Ginsburg" s'en est qq peu inspiré
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Mar 11 Oct 2011 - 15:05
oui, une très belle chanson d'un grand poète lui aussi.
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Sam 15 Oct 2011 - 11:17
Un instant d'éternité,
calme et douce tranquillité; et vous voilà, inexistant, dans un pays hors du temps.
(Première strophe parlée, les autres chantées)
Un instant d'éternité, calme et douce tranquillité; et vous voilà, inexistant, dans un pays hors du temps.
Lorsque l'inexistence est perçue, lorsque l'inexistence est perçue; voilà que l'univers entier vit, voilà que l'univers entier vit.
Qu'avons-nous fait, mes tendres amis, mes compagnons, mes bien-aimés? Qu'avons-nous fait de cette vie, qu'avons-nous fait de l'infini?
Il nous faut vivre sans frontières, sans peurs, sans craintes et sans limites; il nous faut vivre dans cette vie, il nous faut vivre l'infini.
Un instant d'éternité, calme et douce tranquillité; et vous voilà, inexistant, dans un pays hors du temps.
Paul Pujol
http://www.paul-pujol.net/
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Jeu 27 Oct 2011 - 9:55
Il meurt lentement celui qui ne voyage pas, Celui qui ne lit pas, Celui qui n’éc...oute pas de musique, Celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.
Il meurt lentement celui qui détruit son amour propre, Celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement celui qui devient esclave de l’habitude, Refaisant tous les jours le même chemin, Celui qui ne change jamais de repère, Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements, Ou qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement celui qui évite la passion Et son tourbillon d’émotions, Celles qui redonnent la lumière dans les yeux Et réparent les cœurs blessés.
Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap, Lorsqu’il est malheureux au travail ou en amour, Celui qui ne prend pas de risques pour analyser ses rêves, Celui qui, pas une seule fois dans sa vie, N’a fui les conseils sensés.
Vis maintenant ! Risque toi aujourd’hui ! Agis tout de suite ! Ne te laisse pas mourir lentement ! Ne te prive pas d’être heureux !
Pablo Neruda
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Mar 1 Nov 2011 - 17:30
Victor Hugo à Juliette Drouet:
"Quand deux coeurs en s'aimant ont doucement vieilli, Oh ! quel bonheur profond, intime, recueilli ! Amour ! hymen d'en haut ! ô pur lien des âmes ! Il garde ses rayons même en perdant ses flammes. Ces deux coeurs qu'il a pris jadis n'en font plus qu'un. Il fait, des souvenirs de leur passé commun, L'impossibilité de vivre l'un sans l'autre. (Juliette, n'est-ce pas, cette vie est la nôtre !) Il a la paix du soir avec l'éclat du jour, Et devient l'amitié tout en restant l'amour !"
Victor Hugo, Toute la lyre, VI, 64 (1ère publication en 1897)
"Quand je ne serai plus qu'une cendre glacée, Quand mes yeux fatigués seront fermés au jour, Dis-toi, si dans ton coeur ma mémoire est fixée : Le monde a sa pensée, Moi, j'avais son coeur !"
Victor Hugo. Dernière Gerbe LXIX Épitaphe de Juliette Drouet
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Dim 6 Nov 2011 - 7:14
Un soir que je regardais le ciel Elle me dit, un soir, en souriant : - Ami, pourquoi contemplez-vous sans cesse Le jour qui fuit, ou l'ombre qui s'abaisse, Ou l'astre d'or qui monte à l'orient ? Que font vos yeux là-haut ? je les réclame. Quittez le ciel; regardez dans mon âme !
Dans ce ciel vaste, ombre où vous vous plaisez, Où vos regards démesurés vont lire, Qu'apprendrez-vous qui vaille mon sourire ? Qu'apprendras-tu qui vaille nos baisers ? Oh! de mon coeur lève les chastes voiles. Si tu savais comme il est plein d'étoiles !
Que de soleils ! vois-tu, quand nous aimons, Tout est en nous un radieux spectacle. Le dévouement, rayonnant sur l'obstacle, Vaut bien Vénus qui brille sur les monts. Le vaste azur n'est rien, je te l'atteste ; Le ciel que j'ai dans l'âme est plus céleste !
C'est beau de voir un astre s'allumer. Le monde est plein de merveilleuses choses. Douce est l'aurore et douces sont les roses. Rien n'est si doux que le charme d'aimer ! La clarté vraie et la meilleure flamme, C'est le rayon qui va de l'âme à l'âme !
L'amour vaut mieux, au fond des antres frais, Que ces soleils qu'on ignore et qu'on nomme. Dieu mit, sachant ce qui convient à l'homme, Le ciel bien loin et la femme tout près. Il dit à ceux qui scrutent l'azur sombre : "Vivez ! aimez ! le reste, c'est mon ombre !"
Aimons ! c'est tout. Et Dieu le veut ainsi. Laisse ton ciel que de froids rayons dorent ! Tu trouveras, dans deux yeux qui t'adorent, Plus de beauté, plus de lumière aussi ! Aimer, c'est voir, sentir, rêver, comprendre. L'esprit plus grand s'ajoute au coeur plus tendre.
Viens, bien-aimé ! n'entends-tu pas toujours Dans nos transports une harmonie étrange ? Autour de nous la nature se change En une lyre et chante nos amours. Viens ! aimons-nous ! errons sur la pelouse Ne songe plus au ciel ! j'en suis jalouse ! -
Ma bien-aimée ainsi tout bas parlait, Avec son front posé sur sa main blanche, Et l'oeil rêveur d'un ange qui se penche, Et sa voix grave, et cet air qui me plaît ; Belle et tranquille, et de me voir charmée, Ainsi tout bas parlait ma bien-aimée.
Nos coeurs battaient ; l'extase m'étouffait ; Les fleurs du soir entr'ouvraient leurs corolles ... Qu'avez-vous fait, arbres, de nos paroles ? De nos soupirs, rochers, qu'avez-vous fait ? C'est un destin bien triste que le nôtre, Puisqu'un tel jour s'envole comme un autre !
O souvenirs ! trésor dans l'ombre accru ! Sombre horizon des anciennes pensées ! Chère lueur des choses éclipsées ! Rayonnement du passé disparu ! Comme du seuil et du dehors d'un temple, L'oeil de l'esprit en rêvant vous contemple !
Quand les beaux jours font place aux jours amers, De tout bonheur il faut quitter l'idée ; Quand l'espérance est tout à fait vidée, Laissons tomber la coupe au fond des mers. L'oubli ! l'oubli ! c'est l'onde où tout se noie ; C'est la mer sombre où l'on jette sa joie.
Victor HUGO (1802-1885)
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Sam 19 Nov 2011 - 13:46
"Moi ce n'est pas toujours que je veux être heureux. Il faut bien être de temps à autre malheureux Afin de pouvoir être naturel... Ce n'est pas tous les jours qu'il fait soleil, Et la pluie, quand elle manque terriblement, on la demande. C'est pourquoi je prends le malheur avec le bonheur Naturellement, comme qui ne s'étonne point Qu'il y ait montagnes et plaines Ainsi qu'herbes et rochers..."
Fernando Pessoa
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Ven 2 Déc 2011 - 17:10
Ce matin, Quatre goélands, au vent, En partance, Vers de lointains pays M'ont soufflé à l'oreille, De venir avec eux, Vers des cieux toujours bleus,
De leur vol majestueux, De leurs puissantes ailes, M'emportant avec eux, Ils m'ont fait oublier, Mon âme tourmentée...
Quand le ciel s'ouvre à eux, Il s'ouvre aussi à moi, et alors resplendit, Dans un éclat de joie, Le soleil de mon cœur...
Myriam
un poème du jour...tiens, jour de Vénus inspiratice d'art...
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Mar 27 Déc 2011 - 11:09
Mon rêve familier,
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur transparent Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore. Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore, Comme ceux des aimés que la vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul Verlaine (Poèmes saturniens)
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Ven 6 Jan 2012 - 20:57
Névrosés, je vous salue,
Parce que vous voyez de la sensibilité dans l'insensibilité du monde et de l'incertitude dans vos certitudes. Parce que souvent vous sentez les autres aussi bien que vous-mêmes. Parce que vous ressentez l'anxiété du ...monde tout comme sa prétention et son étroitesse fin.
Soyez salués
Pour la phobie de laver la saleté du monde de vos mains. Pour votre peur d'être enfermés dans les limitations du monde et pour votre crainte de l'absurdité de l'existence. Pour la délicatesse de ne pas dire aux autres ce que vous voyez en eux. Pour votre maladresse à négocier avec les choses pratiques et pour votre sens pratique à négocier avec des choses abstraites et inconnues. Pour votre réalisme transcendantal et pour votre manque de réalisme quotidien. Pour votre goût de l'exclusivité et pour la peur de perdre vos amis intimes. Pour votre créativité et votre extase. Pour votre mésadaptation à ce qui est et votre adaptation à ce qui devrait être. Pour vos habilités grandes mais inutilisés (...)
Pour le fait que vous vous laissez "traiter" au lieu de traiter les autres. Pour votre pouvoir céleste sans cesse réprimer par votre force brutale. Pour ce qui est prescient, non-dit et infini en vous. Pour la solitude et l'étrangeté de votre manière d'être.
Je vous salue.
Dabrowski Kazimiery, trad de G.Corneau
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Sam 14 Jan 2012 - 13:45
Mon regard est net comme un tournesol.
J'ai l'habitude d'aller par les chemins jetant des yeux de droite et de gauche, mais en arrière aussi de temps en temps... Et ce que je vois à chaque instant est ce que jamais auparavant je n'avais vu, de quoi j'ai conscience parfaitement.
Je sais éprouver l'ébahissement de l'enfant qui, dès sa naissance, s'aviserait qu'il est né vraiment... Je me sens né à chaque instant à l'éternelle nouveauté du Monde...
Je crois au monde comme à une pâquerette, parce que je le vois. Mais je ne pense pas à lui parce que penser c'est ne pas comprendre... Le Monde ne s'est pas fait pour que nous pensions à lui (penser c'est avoir mal aux yeux) mais pour que nous le regardions avec un sentiment d'accord...
Moi je n'ai pas de philosophie : j'ai des sens... Si je parle de la Nature, ce n'est pas que je sache ce qu'elle est, mais parce que je l'aime, et je l'aime pour cette raison que celui qui aime ne sait jamais ce qu'il aime, ni ne sait pourquoi il aime, ni ce qu'est qu'aimer. Aimer, c'est l'innocence éternelle, et l'unique innocence est de ne pas penser.
le gardeur de troupeau II
Fernando Pessoa, un poète qui me ravit toujours le coeurs
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Dim 22 Jan 2012 - 8:11
La Vie est un Long JE T ' A I M E La vie est une fleur. L'amour en est le miel. Victor Hugo
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Mar 7 Fév 2012 - 6:26
"L'amour, c'est l'absolu, c'est l'infini ; la vie, c'est le relatif et le limité. De là tous les secrets et profonds déchirements de l'homme quand l'amour s'introduit dans la vie. Elle n'est pas assez grande pour le contenir." Victor Hugo
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Sam 11 Fév 2012 - 11:19
Poem Of The Butterflies Les gens dans ce monde sont comme trois papillons face à la flamme d'une bougie Le premier s'est approché et a dit : je connais l'amour Le second, de ses ailes, a touché la flamme et a dit : je connais la brûlure de l'amour Le troisième se jeta dans le cœur de la flamme et a été consumé. Lui seul sait ce qu'est le véritable amour
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Sam 25 Fév 2012 - 16:17
Le Phénix
Je suis le dernier sur ta route Le dernier printemps la dernière neige Le dernier combat pour ne pas mourir
Et nous voici plus bas et plus haut que jamais.
Il y a de tout dans notre bûcher Des pommes de pin des sarments Mais aussi des fleurs plus fortes que l'eau
De la boue et de la rosée,
La flamme est sous nos pieds la flamme nous couronne A nos pieds des insectes des oiseaux des hommes Vont s'envoler
Ceux qui volent vont se poser.
Le ciel est clair la terre est sombre Mais la fumée s'en va au ciel La ciel a perdu tous ces feux.
La flamme est restée sur la terre
La flamme est la nuée du cour Et toutes les branches du sang Elle chante notre air
Elle dissipe la buée de notre hiver.
Nocturne et en horreur a flambé le chagrin Les cendres ont fleuri en joie et en beauté Nous tournons toujours le dos au couchant
Tout a la couleur de l'aurore.
Paul Eluard
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Sam 3 Mar 2012 - 10:57
Un classique qui fut une révélation pour moi...au lycée celui-là et bien d'autres, dont je ne me lasse pas.
Correspondances
La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles; L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies, Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens, Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
Charles Baudelaire...
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Mer 7 Mar 2012 - 14:50
Bonheur de te sentir près de moi, dans la nuit, invisible endormie, sérieusement nocturne tandis que je démêle, amour, tous mes soucis comme je le ferais de filets embrouillés.
ton coeur est loin, parti naviguer dans ses rêves; dans l’abandon, pourtant, me cherchant sans me voir, ton corps en respirant complète mon sommeil comme une plante que redoublerait son ombre.
debout, une autre vie t’attend, et c’est demain. de l’être et du non être où nous nous rencontrâmes, des frontières perdues dans la nuit, il demeure
quelque chose pourtant, unissante clarté de la vie, on dirait que c’est le sceau de l’ombre qui marque de feu ses créatures secrètes.
Pablo Neruda Sonnet 83 (1959)
Myriam Admin
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Sujet: Re: Poèmes... Sam 10 Mar 2012 - 18:06
avec les enfants, tous les jours sont poétiques...
Lorsque l'enfant paraît Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris. Son doux regard qui brille Fait briller tous les yeux, Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, Se dérident soudain à voir l'enfant paraître, Innocent et joyeux.
Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre Les chaises se toucher, Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire. On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère Tremble à le voir marcher.
Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme, De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme Qui s'élève en priant ; L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie Et les poètes saints ! la grave causerie S'arrête en souriant.
La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure, L'onde entre les roseaux, Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare, Sa clarté dans les champs éveille une fanfare De cloches et d'oiseaux.
Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine Qui des plus douces fleurs embaume son haleine Quand vous la respirez ; Mon âme est la forêt dont les sombres ramures S'emplissent pour vous seul de suaves murmures Et de rayons dorés !
Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies, Car vos petites mains, joyeuses et bénies, N'ont point mal fait encor ; Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange, Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange À l'auréole d'or !
Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche. Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche. Vos ailes sont d'azur. Sans le comprendre encor vous regardez le monde. Double virginité ! corps où rien n'est immonde, Âme où rien n'est impur !
Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire, Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire, Ses pleurs vite apaisés, Laissant errer sa vue étonnée et ravie, Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie Et sa bouche aux baisers !
Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime, Frères, parents, amis, et mes ennemis même Dans le mal triomphants, De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles, La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles, La maison sans enfants !
Victoir Hugo
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Sujet: Re: Poèmes... Lun 19 Mar 2012 - 5:16
Être et avoir
Loin des vieux livres de grammaire Écoutez comment un beau soir Ma mère m'enseigna les mystères Du verbe être et du verbe avoir...
Parmi mes meilleurs auxiliaires Il est deux verbes originaux Avoir et Être étaient deux frères Que j'ai connus dès le berceau
Bien qu'opposés de caractères On pouvait les croire jumeaux Tant leur histoire est singulière Mais ces deux frères étaient rivaux
Ce qu'Avoir aurait voulu être Être voulait toujours l'avoir À ne vouloir ni dieu ni maître Le verbe Être s'est fait avoir
Son frère Avoir était en banque Et faisait un grand numéro Alors qu'Être, toujours en manque Souffrait beaucoup dans son ego
Pendant qu'Être apprenait à lire Et faisait ses humanités De son côté sans rien lui dire Avoir apprenait à compter
Et il amassait des fortunes En avoirs, en liquidités Pendant qu'Être, un peu dans la lune S'était laissé déposséder
Avoir était ostentatoire Dès qu'il se montrait généreux Être en revanche, et c'est notoire Est bien souvent présomptueux
Avoir voyage en classe Affaires Il met tous ses titres à l'abri Alors qu'Être est plus débonnaire Il ne gardera rien pour lui
Sa richesse est tout intérieure Ce sont les choses de l'esprit Le verbe Être est tout en pudeur Et sa noblesse est à ce prix...
Un jour à force de chimères Pour parvenir à un accord Entre verbes ça peut se faire Ils conjuguèrent leurs efforts
Et pour ne pas perdre la face Au milieu des mots rassemblés Ils se sont répartis les tâches Pour enfin se réconcilier
Le verbe Avoir a besoin d'Être Parce qu'être c'est exister Le verbe Être a besoin d'avoirs Pour enrichir ses bons côtés
Et de palabres interminables En arguties alambiquées Nos deux frères inséparables Ont pu être et avoir été
Et de palabres interminables En arguties alambiquées Nos deux frères inséparables Ont pu être et avoir été.
[Yves Duteil 2002 "Sans Attendre"]
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Sujet: Re: Poèmes... Dim 25 Mar 2012 - 6:25
Le printemps revient dans le silence Avec les oiseaux ; qu’elle belle affluence Les fleurs apparaissent et avec cette vergence Nous rappelle qu’au mois de mars tout recommence
La neige a fait place à ce vert et son omniprésence Les arbres se couvrent, honneur à leur patience Le jour s’allonge avec une magnificence Et le noir tire ses longues révérences
On plante et parmi toutes les semences Que de choix, de cette grande proéminence Il sera bientôt l’heure d’admirer les résurgences Qui se gonfleront de l’hiver et de ces conséquences
Il est temps d’humer la multitude de ces essences Que la nature nous gatte avec une indulgence Non mérité par l’esprit et son incohérence De l’homme et de sa dégénérescence
Et avec cette satanée absence S’envolent mes préférences D’oublier cette émergence Bonheur de ta présence
Hd’A
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"nul arbre de la foret n'est pas visité par le printemps..."
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Sujet: Re: Poèmes... Lun 26 Mar 2012 - 5:20
CELUI QUI CROYAIT AU CIEL ET CELUI QUI N'Y CROYAIT PAS ...
"Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle Prisonnière des soldats Lequel montait à l'échelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle Cette clarté sur leur pas Que l'un fut de la chapelle Et l'autre s'y dérobât Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous les deux étaient fidèles Des lèvres du coeur des bras Et tous les deux disaient qu'elle Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au coeur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l'un chancelle L'autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gèle Lequel préfère les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Un rebelle est un rebelle Deux sanglots font un seul glas Et quand vient l'aube cruelle Passent de vie à trépas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Répétant le nom de celle Qu'aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle Même couleur même éclat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Il coule il coule il se mêle À la terre qu'il aima Pour qu'à la saison nouvelle Mûrisse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas L'un court et l'autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flûte ou violoncelle Le double amour qui brûla L'alouette et l'hirondelle La rose et le réséda" (Louis Aragon)
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Sujet: Re: Poèmes... Ven 13 Avr 2012 - 7:01
XXV
Je respire où tu palpites, Tu sais; à quoi bon, hélas! Rester là si tu me quittes, Et vivre si tu t'en vas?
A quoi bon vivre, étant l'ombre De cet ange qui s'enfuit! A quoi bon, sous le ciel sombre, N'être plus que de la nuit?
Je suis la fleur des murailles, Dont avril est le seul bien. Il suffit que tu t'en ailles Pour qu'il ne reste plus rien.
Tu m'entoures d'auréoles; Te voir est mon seul souci. Il suffit que tu t'envoles Pour que je m'envole aussi.
Si tu pars, mon front se penche; Mon âme au ciel, son berceau, Fuira, car dans ta main blanche Tu tiens ce sauvage oiseau.
Que veux-tu que je devienne, Si je n'entends plus ton pas? Est-ce ta vie ou la mienne Qui s'en va? Je ne sais pas.
Quand mon courage succombe, J'en reprends dans ton coeur pur; Je suis comme la colombe Qui vient boire au lac d'azur.
L'amour fait comprendre à l'âme L'univers, sombre et béni; Et cette petite flamme Seule éclaire l'infini.
Sans toi, toute la nature N'est plus qu'un cachot fermé, Où je vais à l'aventure, Pâle et n'étant plus aimé.
Sans toi, tout s'effeuille et tombe; L'ombre emplit mon noir sourcil; Une fête est une tombe, La patrie est un exil.
Je t'implore et te réclame; Ne fuis pas loin de mes maux, O fauvette de mon âme Qui chante dans mes rameaux!
De quoi puis-je avoir envie, De quoi puis-je avoir effroi, Que ferai-je de la vie, Si tu n'es plus près de moi?
Tu portes dans la lumière, Tu portes dans les buissons, Sur une aile ma prière, Et sur l'autre mes chansons.
Que dirai-je aux champs que voile L'inconsolable douleur? Que ferai-je de l'étoile? Que ferai-je de la fleur?
Que dirai-je au bois morose Qu'illuminait ta douceur? Que répondrai-je à la rose Disant: -Où donc est ma soeur?-
J'en mourrai; fuis, si tu l'oses. A quoi bon, jours révolus! Regarder toutes ces choses Qu'elle ne regarde plus?
Que ferai-je de la lyre, De la vertu, du destin? Hélas! et, sans ton sourire, Que ferai-je du matin?
Que ferai-je seul, farouche, Sans toi, du jour et des cieux, De mes baisers sans ta bouche, Et de mes pleurs sans tes yeux!
Les contemplations V.Hugo
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Sujet: Re: Poèmes... Ven 20 Avr 2012 - 16:31
Le Corbeau et le Renard Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : "Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. " A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. " Le Corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. Jean de la Fontaine...[center]
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Sujet: Re: Poèmes... Mer 23 Mai 2012 - 11:35
Apparition
La lune s'attristait. Des séraphins en pleurs Rêvant, l'archet aux doigts, dans le calme des fleurs Vaporeuses, tiraient de mourantes violes De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles. - C'était le jour béni de ton premier baiser. Ma songerie aimant à me martyriser S'enivrait savamment du parfum de tristesse Que même sans regret et sans déboire laisse La cueillaison d'un Rêve au coeur qui l'a cueilli. J'errais donc, l'oeil rivé sur le pavé vieilli Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue Et dans le soir, tu m'es en riant apparue Et j'ai cru voir la fée au chapeau de clarté Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gâté Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées Neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées.