Bien difficile de trouver une note positive concernant le système de fonctionnement actuel de notre société...
Une oligarchie au pouvoir:
"Lorsque tous les pouvoirs sont entre les mains de personnes qui entretiennent des liens étroits et forment un groupe de fait, on peut parler d'oligarchie. La politique, les entreprises, la finance, les médias, le marché de l'art sont contrôlés par des agents sociaux qui se connaissent et se reconnaissent, au sens où ils se cooptent mutuellement dans les instances où ils se retrouvent.
Les liens sont familiaux et s'enracinent dans des cursus scolaires ou des origines géographiques communs. Idéologiquement proches, les membres du réseau sont issus du même milieu social. Les fils tissés entre eux font penser à une toile d'araignée ou , mieux, à ces constructions en trois dimensions dans lesquelles tous les points se trouvent unis à tous les autres.
Les membres de cette oligarchie composent les conseils d'administration de Total ou de BNP Paribas, se rencontrent dans les salons de l'Automobile Club ou à une conférence du Siècle, dans les loges de l'hippodrome de Longchamp ou sur le green du golf de Monfontaine. Ils se croisent chez un antiquaire du quai Voltaire ou dans une galerie de l'avenue Matignon, et participent aux mêmes dîners. Leur appartenance commune aux associations de défense du patrimoine, aux groupes de lobbying, aux amicales d'anciens des grandes écoles finit par gommer les clivages qu'auraient pu induire les spécialisations des fonctions ou des secteurs d'activité. Sans compter les mariages endogamiques qui multiplient les liens familiaux au sein de ce bouillon de culture où se reproduit la classe dirigeante.
( ...)
Charles-Henri Filippi, banquier distingué mais lucide, ayant beaucoup appris pour avoir été président et directeur général du Crédit commercial de France, puis de HSBC France après que le CCF fut passé sous cette marque, a écrit (...) : " La dérive oligarchique risque de ne plus être capable d'offrir de perspective de prospérité qu'à une petite élite pleine d'appétit, plus soucieuse du compromis efficace que de la démocratie et du progrès pour tous". (L'Argent sans maître)."
Le président des riches, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot.
Et encore une petite analyse de notre très clairvoyant Pierre Bourdieu, que j'ai eu la chance d'étudier un peu en économie au lycée et à la fac, car il y a encore des profs qui nous expliquent et veulent bien nous montrer toutes les facettes du système...j''espère qu'ils le font toujours ?
"Les acquis sociaux dont je parle, droit du travail, sécurité sociale, pour lesquels des hommes et des femmes ont souffert et combattu, sont des conquêtes aussi hautes et aussi précieuses et qui, en outre, ne survivent pas seulement dans les musées, les bibliothèques et les académies, mais sont vivantes et agissantes dans la vie des gens et commandent leur existence de tous les jours. C'est pourquoi je ne puis m'empêcher d'éprouver quelque chose comme un sentiment de scandale devant ceux qui, se faisant les alliés des forces économiques les plus brutales, condamnent ceux qui, en défendant leurs acquis, parfois décrits comme des «privilèges», défendent les acquis de tous les hommes et de toutes les femmes, d'Europe et d'ailleurs. »
Pierre Bourdieu, Contre-feux, , 1998
articles tirés de ce blog:
http://benouiblog.blogspot.com/2011/01/une-oligarchie-au-pouvoir.html
je ne vous apprends rien, mais suis un peu désabusée ces temps en voyant l'état du monde, et la funeste avidité de ceux qui le "dirigent"...